[GRAVURE]. [ENLUMINURE]. Quatre gravures (sur bois ?) rehaus - Lot 272

Lot 272
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Estimation :
1000 - 1500 EUR
[GRAVURE]. [ENLUMINURE]. Quatre gravures (sur bois ?) rehaus - Lot 272
[GRAVURE]. [ENLUMINURE]. Quatre gravures (sur bois ?) rehaussées de couleurs, imprimées sur parchemin Recto : Scènes figurées : Nativité ; Adoration des rois mages [premier diptyque] - Incrédulité de saint Thomas ; Scène de l'apostolat de Thomas (?) [second diptyque]. Verso : blanc France, sans doute Paris, toute fin du XVe ou début XVIe siècle. Taille des gravures, deux paires : 120 x 97 mm (Nativité et Adoration des rois mages) ; 115 x 95 mm (Incrédulité de saint Thomas et Scène de l'apostolat de Thomas (?)). Dimensions du feuillet déplié : 353 x 127 mm. Traces de petits trous aux quatre coins témoignant d'un accrochage, sans doute à des fins de dévotion. Quelques écaillures à la surface picturale, sans gravité (en particulier dans les deux scènes de droite, vêtement bleu de la figure de saint Thomas dans la troisième gravure et visage de la figure au chapeau à droite dans la quatrième gravure). Rare impression enluminée, sur un support libre, sans doute des épreuves ou tirages indépendants à partir de matrices, rehaussés de couleurs (coloris d'époque) ou compositions conçues comme de petits supports de dévotion privée. Il sera peut-être possible de déterminer si ces bois ont servi dans une impression de la fin du XVe ou début XVIe siècle (nous pensons par exemple à une Légende dorée illustrée). On trouve cette association de deux gravures en paires rapprochées et inscrites dans des encadrements de colonnes et de motifs réticulés dans les xylographies de placards imprimés et enluminés, réalisés dans le " style d'Ypres " de la Danse macabre imprimée par Pierre Le Rouge pour Antoine Vérard (vers 1491-1492) (voir exposition France 1500 (2010), no. 136). Ces placards étaient destinés à être affichés au mur. Le présent feuillet pose le problème de la circulation des gravures en feuilles au début du XVIe siècle, que S. Lepape commente : " [...] force est de constater qu'elle n'a été que peu étudiée, vraisemblablement parce qu'elle est rare, difficile à identifier et à dater " (exposition France 1500 (2010), " La gravure en France au début du XVIe siècle : un champ à explorer ", p. 228). La quatrième scène figurée est difficile à identifier. Elle est associée en paire à celle de l'Incrédulité de saint Thomas qui affirme aux autres apôtres qu'il ne croirait à la Résurrection que s'il pouvait mettre son doigt dans les plaies du Christ. Lorsque le Christ apparait il s'adresse à Thomas et lui dit de mettre son doigt sur les plaies de ses mains, et sa main dans son côté, et de ne plus se montrer incrédule car " Heureux ceux qui croient sans avoir vu ". La scène de l'Incrédulité de saint Thomas se trouve gravée dans les premiers imprimés tels la Bible des pauvres (livre xylographique imprimé aux Pays-Bas vers 1465 ; voir Louvre, Dept. des arts graphiques, Collection Edmond de Rothschild, L 52 LR/33 Recto) mais aussi dans les premières impressions de la Légende dorée de Jacques de Voragine. Dans le cas présent, la scène connexe à droite de celle de l'Incrédulité de saint Thomas représente peut-être un épisode de l'apostolat de saint Thomas ? OEuvres hybrides, à cheval entre l'imprimé et le manuscrit, ces gravures sont mises en couleur à l'imitation des manuscrits enluminés : le dessin de la gravure en est parfois modifié, la peinture recouvrant le trait gravé. Les imprimeurs de la fin du XVe siècle travaillaient avec des miniaturistes pour rehausser les gravures sorties de leur atelier mais il est souvent difficile d'identifier et distinguer ces artistes avec précision.
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