Guillaume APOLLINAIRE. Lettre autographe signée « Wilhelm Ko - Lot 1

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Guillaume APOLLINAIRE. Lettre autographe signée « Wilhelm Ko - Lot 1
Guillaume APOLLINAIRE. Lettre autographe signée « Wilhelm Kostrowitzky », Neu Glück Samedi 14 septembre 1901, à sa mère ; 4 pages in-8 (18 x ,3 cm, filigrane Waterford). Belle lettre à sa mère au début de son séjour en Allemagne. [Engagé comme précepteur de Gabrielle de Milhau, il va tomber amoureux d’Annie Playden, la gouvernante anglaise de Gabrielle.] « Ma chère Maman Je vois que tu es très fachée contre moi. Vraiment je n’ai pas des masses de temps à moi et lorsque je suis à Cologne ou à Bonn je n’ai pas de papier et souvent pas de plume à ma disposition. Il fait très mauvais temps. Comme le récit de mon voyage est fort long je vais vous le raconter par étapes. Jusqu’à Coulommiers j’ai voyagé avec des paysannes. Michaux m’attendait à la gare. Nous avons couché dans une chambre à deux lits, comme toujours du reste, car on a toujours refusé de nous donner autre chose. A Coulommiers rien de particulier sinon les fromages Decauville, automobiles aussi. Mad. de M. [Milhau] était à l’hôtel de l’Ours où elle a rencontré Oury, qui s’occupe d’automobiles et qui lui a donné l’itinéraire de la course Paris-Berlin [ ] Le lendemain nous sommes partis ; après avoir passé par la Ferté-Gaucher nous avons déjeuné à Montmirail puis nous avons vu Epernay, qui est une belle ville assez triste et toute la Champagne avec ses vignes, le château de Montmort, Rheims où nous avons visité la cathédrale. La Champagne est tout à fait pareille à ce qu’elle est sur les affiches les vignes ont une hauteur de 50 centimètres au-dessus du sol les raisins n’étaient pas mûrs. La cathédrale de Rheims est magnifique mais en réparation. J’ai vu la maison habitée par Jeanne d’Arc avec ses parents lors du sacre. [ ] il a fallu aller jusqu’à Rethel dans les Ardennes »... Dans sa prochaine lettre il racontera le voyage jusqu’à Trèves. « La Grande France vient de publier de mes vers dans son numéro de septembre ». Il espère voir son frère Albert, lors de son passage à Cologne : « les magazins y sont plus beaux qu’à Paris, les boulevards magnifiques, le port énorme, le Dom est une merveille. Bonn est très calme et assez triste. Tout le bord du Rhin rappelle la Riviera entre Cannes et Menton. La vie y est bien plus chère. Ma pension est extraordinairement bon marché pour le pays et c’est la seule maison où je puisse manger et encore ils sont bien embêtés de m’avoir, car la femme obligée de faire la cuisine pour moi ne peut pas conduire le bœuf aux champs. Il n’y a pas de pauvres en ce pays, les mendiants sont inconnus. [ ] Il se peut que j’aille un de ces jours à Aix-la-Chapelle et même à Francfort et peut-être une fois à Carlsruhe [ ] La Sieg est une rivière et Kreis signifie canton. Le chef lieu est Siegburg, petite ville où j’ai passé une fois et qui ressemble au Mont S t Michel en France, en bas la ville et sur le mont, un ancien couvent devenu prison Gefängnitz Je commence à me débrouiller en allemand, mais mal encore. Tout ce qui est chic est français ici, on emploie énormément de mots français, logis, laitages, etc. les coiffeurs s’intitulent friseur au lieu de english spoken on voit sur les boutiques on parle français. Les menus des brasseries sont mi français cabliau (pour cabillaud) mit cartoffeln, suppe mit cartoffeln, rôti mit cartoffeln etc. on voit encore liqueure. [ ] Je t’embrasse » Lettre inédite
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